- papoter
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Synonymes :- babiller- caqueter- jaboter- jacasser- potiner (familier)papoterv. intr. Bavarder sur des sujets insignifiants, frivoles.⇒PAPOTER, verbe intrans.Souvent avec une nuance péj. Parler beaucoup, avec familiarité, légèreté ou frivolité. Synon. bavarder, potiner (fam.). Il se reconnut une enfance rêveuse (...) et, en outre, le goût comme l'habitude de papoter sur les classes ouvrières lui apparurent transfigurés en deux génies montant au ciel d'un vol égal (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p.187). Mme Aubert s'installait sur un banc, à papoter tout à son aise avec des connaissances qu'elle s'était faites (LÉAUTAUD, Amours, 1906, p.250). Qu'il faisait bon dans la chaleur et la douce intimité des salons! On se groupait, on se mettait cinq autour d'une table et on papotait (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p.54).Prononc. et Orth.:[
], (il) papote [
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1611 «manger sans entrain, chipoter» (COTGR.); 2. 1737 «bavarder» (MIRABEAU in G. STRECKEISEN-MOULTOU, J.-J. Rousseau, ses amis et ses ennemis [Paris, 1865], II, 363 ds BARB. Misc. XII, n° 29). Dér., avec suff. -oter, du rad. onomat. papp- exprimant le mouvement des lèvres, que l'on retrouve dans le verbe lat. pappare «manger» (d'où le verbe a. fr. paper, v. papelard). Cf. le dér. en -eter: papeter ca 1223 «dépouiller (quelqu'un) de ses biens [lui manger son bien]» (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. F. Koenig, 2 Mir 11, 616); 1234-40 pic. «babiller» (Chansons et dits artésiens, éd. R. Berger, XXII, 54). Fréq. abs. littér.:15.
DÉR. 1. Papoteur, -euse, subst. Personne qui papote. Les parents formaient leur cercle de papoteurs (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.51). — [], fém. [-ø:z]. — 1res attest. 1870 papoteuse subst. fém. (MÉRIMÉE, Corresp., gén., XV, p.62, Parturier ds QUEM. DDL t.3), 1936 papoteur subst. masc. (CÉLINE, loc. cit.); de papoter, suff. -eur2, -euse. 2. Papotier, -ière, adj. et subst. (Personne) qui aime papoter. Cette uniformité des réunions mondaines qui finit par installer dans Paris chaque hiver une province dénigrante, papotière (A. DAUDET, Nabab, 1877, p.232). — [
], fém. [-
]. — 1re attest. 1877 adj. id.; de papoter, suff. -ier.
papoter [papɔte] v. intr.ÉTYM. 1767; papeter en picard, au moyen âge (XIIIe), aux sens de « bavarder; manger »; cf. l'anc. franç. paper (XIIe); du rad. onomat. papp- (→ 1. Papelard); cf. lat. pappare « manger ».❖♦ Parler beaucoup, à plusieurs, en disant des choses insignifiantes. ⇒ Bavarder.1 Ils (les journaux) vous privent du plaisir de papoter, de cancaner, de commérer et de médire, de faire une nouvelle ou d'en colporter une vraie pendant huit jours dans tous les salons du monde.Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, éd. critique Matoré, p. 50.2 Lille. — Un froid brusque, noir. Des nouvelles inquiétantes d'une possible grève des postes, que suivra peut-être celle des chemins de fer ? La tournée s'agite, papote fiévreusement. C'est à qui fournira le pronostic le plus affolant.Colette, Belles saisons, p. 165.3 Au temps de Balzac, les belles dames de l'Opéra papotaient dans leur loge, pendant que s'évertuaient chanteurs et musiciens.G. Duhamel, Manuel du protestataire, p. 155.❖DÉR. Papotage, papoteur, papotier, papotis.
Encyclopédie Universelle. 2012.